Plain Talk 6Instituts résidentiels (écoles)

Chapter 1Instituts résidentiels (écoles)
Ce chapitre comprend des informations sur l’origine des instituts résidentiels, les impacts sur les élèves et les communautés et les mesures prises par les gouvernements du Canada et des Premières Nations pour amorcer le processus de réconciliation.
Section 1
Que sont les instituts résidentiels?
Les instituts résidentiels étaient des internats pour enfants et jeunes autochtones (Premières Nations, Inuits et Métis), financés par le gouvernement fédéral, mais dotés en personnel et gérés par plusieurs institutions religieuses chrétiennes des Églises catholique, anglicane, presbytérienne, unie et méthodiste. Les enfants étaient séparés de leur famille et de leur communauté, parfois de force, et vivaient dans les écoles où ils assistaient aux cours pendant la plus grande partie de l’année. Les instituts résidentiels étaient souvent situés loin de leur communauté d’origine.

Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)
Pourquoi utilisons-nous les mots « institution » et « institutionnel »?
Tel que cela a été établi par la Commission de vérité et réconciliation, pour beaucoup de personnes, les instituts résidentiels et externats ont été des lieux de mauvais traitements et de manquements. Dans la présente page Web, nous utilisons l’expression « instituts résidentiels », sauf lorsqu’il s’agit de nommer l’établissement par son nom officiel. Les survivants, les familles et les Premières Nations devraient pouvoir utiliser des termes qui reflètent vraiment l’expérience qu’ils ont vécue.
« Il ne fait aucun doute qu’un génocide a eu lieu au Canada et que ces établissements n’étaient pas des écoles. Il s’agissait d’institutions assimilatrices et génocidaires. »
— RoseAnne Archibald, Cheffe nationale de l’APN

Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)
Chronologie des institutions résidentielles
Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)
Pendant combien de temps les instituts résidentiels ont-ils existé?
Depuis leur création dans les années 1800 jusqu’à la fermeture du dernier en 1996, environ 180 instituts résidentiels ont été en activité dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada, à l’exception du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve. Au cours de cette période, plus de 150 000 jeunes autochtones ont été inscrits dans des instituts résidentiels. Les effectifs scolaires ont atteint leur apogée vers 1980, avec plus de 17 000 élèves répartis dans 80 écoles. En 2012, environ 98 000 adultes autochtones ayant fréquenté des instituts résidentiels étaient toujours en vie et pouvaient raconter leurs histoires et décrire leurs expériences.

Un certain nombre de facteurs ont jeté les bases de la création des instituts résidentiels :
Racisme et supériorité
La mentalité et la vision européennes dominantes des premiers habitants du Canada étaient racistes et rétrogrades. Le gouvernement du canada a jugé nécessaire « d’assimiler » les peuples autochtones pour que ceux-ci se conforment aux coutumes, aux attitudes et aux façons de s’habiller, aux croyances, aux comportements et aux méthodes de travail à la fois de l’Europe et du Canada. Certains hommes politiques (et d’autres) de l’époque ont cherché à « tuer l’indien chez l’enfant » et à « civiliser » les jeunes autochtones en les éloignant de leur patrimoine et de leurs coutumes et en les endoctrinant pour qu’ils adoptent les manières européennes et chrétiennes. Cette perspective fausse, erronée et raciste nie et rejette la validité des langues, des coutumes, de la spiritualité et des traditions des Premières Nations. La raison principale des politiques assimilationnistes était l’exploitation des terres et des ressources. La dépossession et la suppression des droits devaient également contribuer à faire du Canada un État-nation légitime.
Acte des sauvages, 1876
En 1876, le gouvernement du canada a adopté l’Acte des sauvages, devenu ensuite la Loi sur les Indiens. En vertu de la Loi, le gouvernement fédéral prenait le contrôle de tous les aspects de la vie des Premières Nations, notamment des moyens de se gouverner, de leur économie, de leur religion, de leurs coutumes, de leurs traditions, de l’utilisation de leurs terres et de leur éducation. La Loi sur les Indiens définit qui est un « Indien » et établit les critères du statut d’Indien.
Rejet des priorités des Premières Nations en matière d’éducation
Les Chefs des Premières Nations appuyaient l’éducation de leurs jeunes. Ils reconnaissaient qu’il était important de doter leurs jeunes de compétences et de connaissances pertinentes pour l’époque en vue de l’adaptation de leurs nations et de leurs communautés aux nouvelles situations résultant de la présence de colons européens. Cependant, les parents et les aînés n’ont pas appuyé l’idée de séparer les enfants de leurs communautés pour aller à l’école.
Défaut de respecter l’esprit et l’intention de l’obligation découlant des traités
Les traités conclus avec les Premières Nations obligeaient les gouvernements à financer l’éducation des jeunes des Premières Nations.
Les instituts résidentiels étaient le moyen utilisé par the gouvernement du canada pour respecter ses engagements en matière d’éducation pris en vertu de traités.
Politique et plans d’expansion économique pour le Canada
Les peuples autochtones étaient perçus comme un « problème », car leur présence entravait l’expansion continue de la colonisation et de l’exploitation par les puissances européennes. L’assimilation et l’absorption des peuples autochtones dans la « société dominante » étaient considérées comme un moyen d’éliminer ce « problème ».
Christianisme
Les missionnaires chrétiens estimaient qu’il était de leur devoir de convertir les Premières Nations à ce qu’ils considéraient être la seule vraie religion : le christianisme.
Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)
Carte des instituts résidentiels reconnus par la CRRPI
Cent trente-neuf instituts résidentiels ont été reconnus en vertu de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens (CRRPI). Plus de 1 500 établissements n’ont pas été reconnus aux termes de cette convention CARTE ALTERNATIVE (EN ANGLAIS)
Section 2
L’expérience des instituts résidentiels
Pendant presque toute leur histoire, les instituts résidentiels ont été gérés par des organisations religieuses – les Églises chrétiennes de confessions catholique, anglicane, presbytérienne, unie et méthodiste. Leurs missionnaires, ministres, prêtres et religieuses géraient les écoles, donnaient les cours et s’occupaient des élèves dans un cadre chrétien. Nombre de ces personnes étaient sincèrement dévouées et déterminées à apporter un changement positif dans la vie de leurs élèves, bien que le surmenage, les bas salaires, l’isolement et les attitudes coloniales aient nui à la qualité de l’éducation et au bien-être des étudiants. Dans le cadre du processus d’assimilation, il était interdit aux élèves de respecter ou de maintenir leurs coutumes, leurs traditions et leurs langues autochtones.

Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)
Certains élèves ont vécu des expériences positives et ont reçu une éducation décente. Cependant, nombre d’entre eux ont subi des indignités très diverses, notamment des humiliations et des sévices nutritionnels, physiques, psychologiques et sexuels, ou en ont été témoins. En outre, les visites des membres de la famille et de la communauté étant rares et souvent interdites ou impossibles, les élèves éprouvaient des sentiments de solitude et d’isolement. Les élèves étaient sensibles aux maladies et aux problèmes de santé, ce qui n’est pas surprenant. Le suicide n’était pas rare.
Pour réduire les coûts de fonctionnement, certains instituts résidentiels exploitaient les élèves en leur demandant de travailler pendant une demi-journée, limitant ainsi le temps alloué à l’éducation. Le financement limité affectait également la qualité de l’éducation. Un grand nombre d’enseignants des instituts résidentiels n’étaient pas correctement formés, pas certifiés, et ne possédaient pas de qualifications professionnelles. Les mauvaises conditions de logement causées par un financement insuffisant nuisaient à la sécurité et au bien-être des élèves. On estime que près de 50 % des élèves ayant fréquenté les instituts résidentiels y sont morts!

Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)
Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)

Comment les élèves des instituts résidentiels s’en sont-ils sortis à l’âge adulte?
Les instituts résidentiels ont été créés et conçus pour empêcher les élèves d’acquérir les compétences, les connaissances, les attitudes et la compréhension de leur culture des Premières Nations. Les personnes des Premières Nations qui ont fréquenté les instituts résidentiels ont été privées de leur famille, de leur communauté et de leur patrimoine. L’expérience des instituts résidentiels les a empêchées d’apprendre les traditions et les schémas traditionnels de leur culture : coutumes, histoires, idées, langue, spiritualité, éthique, moralité, etc. La Loi sur les Indiens a aggravé ces pertes en déclarant qu’il est illégal pour les Premières Nations de prendre part à des cérémonies sacrées comme le potlatch et la danse du Soleil. À l’ingérence culturelle s’ajoutent les humiliations, les privations et les abus que de nombreux jeunes des Premières Nations ont subis dans les instituts résidentiels. Par la suite, de nombreux adultes qui avaient fréquenté les instituts résidentiels ont eu de graves problèmes d’identité et ne savaient pas qui ils étaient ni quelle était leur place dans la culture des Premières Nations et dans la culture canadienne au sens large.
Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)
Quel a été l’effet des instituts résidentiels sur les autres personnes?
Les expériences des instituts résidentiels ont eu de profonds effets sur d’autres membres des communautés des Premières Nations. Ces effets sont appelés « l’héritage intergénérationnel » du système des instituts résidentiels, influences qui ont été transmises de génération en génération. Cet héritage intergénérationnel a été décrit comme les « effets de la violence physique et sexuelle qui ont été transmis aux enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants des peuples autochtones qui ont fréquenté les instituts résidentiels. Du point de vue autochtone, ces effets sont exprimés dans les dimensions mentale, émotionnelle, physique et spirituelle de l’expérience de la vie autochtone.
Impacts négatifs des instituts résidentiels :
Isolement de la famille
Manque de nourriture
Violence verbale ou affective
Agressions physiques
Agression sexuelle
Témoin d’agression
Perte d’identité culturelle
Éloignement de la communauté
Perte de la langue
Source : CGIPN, Enquête régionale sur la santé des Premières Nations, 2008/10
Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)
Quand le grand public a-t-il entendu parler des instituts résidentiels et de leurs problèmes?
Ce n’est que dans les années 1990 que le grand public a pris conscience de l’impact des événements survenus dans les instituts résidentiels sur des générations de membres de communautés des Premières Nations. Bien que les problèmes de maladie, de faim, de surpeuplement, de formation du personnel, de qualité médiocre de l’éducation et de délabrement des bâtiments aient été signalés il y a longtemps, peu, voire rien, n’a été fait pendant des décennies.
Les anciens élèves des instituts résidentiels, appelés « survivants » des instituts résidentiels, ont raconté leurs propres expériences. Finalement, les médias et les politiciens ont prêté attention. Une période de procès et d’audiences a abouti à la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens (CRRPI), le plus important règlement obtenu à la suite d’un recours collectif de l’histoire du Canada. En plus d’offrir une compensation financière aux survivants, la Convention a créé la Commission de vérité et de réconciliation relative aux instituts résidentiels, chargée de documenter les événements réels qui se sont déroulés dans les instituts résidentiels et de mettre cette information à la disposition de tous les Canadiens. Le but de la Commission est de « guider et d’inspirer les Premières nations, les Inuits et les Métis et tous les Canadiens dans un processus de vérité et de guérison menant vers la réconciliation et le renouvellement des relations fondées sur la compréhension et le respect mutuels ».

Section 3
La réaction du public à l’héritage des instituts résidentiels
Entre 1986 et 2009, toutes les institutions religieuses directement impliquées dans le système des instituts résidentiels ont présenté des excuses publiques pour les abus, la négligence et les souffrances que les jeunes des Premières Nations avaient subis alors qu’ils étaient sous leur garde. Elles ont commencé à travailler avec leurs congrégations pour résoudre ce problème et œuvrer en faveur de la réconciliation.
« Petit-fils, ils commencent à nous voir. »
— La grand-mère du Chef national Shawn A-in-chut Atleo

Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)
Comment le gouvernement a-t-il réagi
En juin 2008, le gouvernement du Canada a présenté des excuses officielles pour le système de instituts résidentiels et le rôle du gouvernement dans l’éloignement des enfants autochtones de leur foyer, de leur famille et de leur culture. Le premier ministre Stephen Harper a déclaré que les instituts résidentiels constituaient un triste chapitre de l’histoire du Canada et que les politiques qui soutenaient et protégeaient l’ensemble du processus étaient néfastes et erronées.

Réaction de l’Assemblée des Premières Nations
Le Chef national Phil Fontaine a publié une déclaration émouvante rendant hommage aux nombreux membres des Premières Nations qui avaient subi les conséquences du système des instituts résidentiels et a réaffirmé la force et la survie des peuples des Premières Nations au Canada. Les excuses présentées par le gouvernement fédéral ont ouvert la voie à « une relation respectueuse et libératrice entre nous [les peuples des Premières Nations] et le reste du Canada […]. Nous devons maintenant aborder les défis de demain avec un nouvel esprit et une nouvelle vision. »

Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)
Enquête 2021
L’APN et la Fondation canadienne des relations raciales ont commandé une enquête qui a été menée du 4 au 8 juin 2021.

Principaux points forts :
Seulement 34% des Canadiens disent être très ou assez familiers avec les instituts résidentiels.
6 personnes sur 10 ont suivi de près la nouvelle de la découverte des restes de l’institut de Kamloops ; 93 % sont au courant.
4 personnes sur 5 s’attendent à ce que l’on trouve davantage de tombes dans les institutions résidentielles à l’avenir.
62 % des répondants ont déclaré que les élèves de leur province n’apprennent pas suffisamment ce qui s’est passé dans les instituts résidentiels.
70 % des répondants croient que les écoles de leur province ont tendance à minimiser les événements survenus dans les instituts résidentiels.
58% sont d’accord pour dire que la politique d’instituts résidentiels et la manière dont elle a été menée constituent un « génocide ».
Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)

Autres mesures prises
En 1972, La maîtrise indienne de l’éducation indienne affirmait le droit des Premières Nations de contrôler leur propre éducation. Ce document, mis à jour en 2010 sous le titre Le contrôle par les Premières Nations de l’éducation des Premières Nations, énonçait les valeurs et les principes sous-jacents à l’éducation des Premières Nations et renforçait l’importance de la langue et de la culture en tant qu’éléments fondamentaux pour la réussite des élèves. Les Premières Nations travaillent fort pour guérir des séquelles laissées par les instituts résidentiels et ont obtenu de nombreux succès qui témoignent de l’esprit et de la résilience des peuples des Premières Nations.
En 2010, le Sénat canadien a adopté une motion visant à étudier les progrès réalisés en ce qui concerne les engagements du gouvernement du Canada depuis les excuses présentées aux anciens élèves des instituts résidentiels, et à en faire rapport.
Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)

Malgré l’héritage des instituts résidentiels, les Premières Nations exercent plus que jamais un contrôle sur leur éducation. Grâce à la défense des intérêts des Premières Nations, le gouvernement fédéral a remplacé en 2019 ses programmes d’éducation fondés sur des propositions, désuets, inefficaces et inadéquats, par des approches et des modèles de financement régionaux qui offrent un financement plus adéquat, prévisible et durable, réformant ainsi complètement le mode de financement de l’éducation dans les réserves.
Les Premières Nations sont désormais en mesure d’élaborer leurs propres ententes locales, régionales et/ou fondées sur des traités en matière d’éducation, qui déterminent le financement nécessaire à la mise en œuvre de leur vision du contrôle de l’éducation par les Premières Nations. En 2022, neuf ER ont été signés et conclus, une est presque terminé et 70 ER sont en cours. Pour en savoir plus, consultez le Livre 11 : Le contrôle de l’éducation des Premières Nations par les Premières Nations.
Section 4
La Commission de vérité et réconciliation du Canada
Les objectifs généraux de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) sont de révéler aux Canadiens la vérité complexe sur l’histoire et l’héritage actuels des instituts résidentiels administrés par l’Église, de manière à documenter de manière exhaustive les torts individuels et collectifs perpétrés contre les peuples autochtones; de rendre hommage à la résilience et au courage des anciens élèves, de leurs familles et de leurs communautés; et de guider et d’inspirer un processus de vérité et de guérison menant à la réconciliation au sein des familles autochtones et entre les peuples autochtones et les communautés non autochtones, l’Église, les gouvernements et les Canadiens en général.

Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)
La Commission de vérité et réconciliation a passé six ans à examiner les instituts résidentiels au Canada. Sous la direction des commissaires, l’honorable juge Murray Sinclair, Marie Wilson et le chef Wilton Littlechild, la CVR a produit des preuves corroborant les violences physiques et sexuelles, la négligence institutionnalisée envers les enfants, le taux de mortalité supérieur à la normale dans les écoles et les horribles tactiques d’assimilation dirigées par le gouvernement. Le rapport confirme une grande partie de ce que nous savions déjà ou soupçonnions au sujet des politiques d’assimilation du gouvernement fédéral, qui sont analogues à l’apartheid et qui étaient inspirées par un sentiment européen de supériorité raciale. Le travail de la CVR est d’une importance cruciale pour permettre aux Canadiens de bien comprendre leur histoire.
Le juge Murray Sinclair, président de la Commission, a déclaré : « Nous devons nous rappeler que, en même temps qu’on faisait en sorte que les enfants autochtones se sentent inférieurs, génération après génération, les non-Autochtones étaient exposés à la fausse croyance selon laquelle leur culture était supérieure. L’impérialisme, le colonialisme et le sens de la supériorité culturelle persistent. Les tribunaux ont convenu que ces concepts sont sans fondement et immoraux face aux droits de la personne, qui sont inaliénables. »
Les dirigeants autochtones ont salué la publication du rapport de synthèse de la Commission de vérité et réconciliation sur les instituts résidentiels avec ouverture, tout en exhortant tous les Canadiens à souscrire aux conclusions et à combler les lacunes.
Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)
Appels à l’action
En 2015, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que son parti adopterait et appliquerait les 94 recommandations du rapport de la CVR. Ces recommandations, ou appels à l’action, vont de la rédaction de nouvelles lois et de la révision de celles qui existent en matière d’éducation, de protection de l’enfance et de langues autochtones à la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et à la création d’une enquête nationale sur les femmes autochtones assassinées et disparues.
Le Chef national Bellegarde a déclaré que, bien que les 94 recommandations soient vitales, la réduction de l’écart en matière d’éducation est l’une des plus importantes. L’une des principales recommandations du rapport est que l’histoire des peuples autochtones, le système des instituts résidentiels et son héritage fassent partie du programme d’enseignement, de la maternelle jusqu’à la fin du secondaire.
S’appuyant sur la force des survivants, la Commission de vérité et réconciliation nous a mis sur la voie de la réconciliation.
Section 5
Tombes non marquées
La découverte de lieux de sépultures anonymes a mis en lumière le génocide perpétré dans le système des instituts résidentiels au Canada, qui a existé des années 1800 aux années 1990. Les Premières Nations effectuent des recherches sur les emplacements de ces instituts résidentiels dans l’ensemble du pays, et le nombre de découvertes ne cesse d’augmenter. Cela dit, il ne faut surtout pas oublier que chaque découverte représente une perte – un enfant ayant un nom et une famille et une communauté en deuil. C’est notre histoire commune.
« Nous avons besoin de temps pour guérir, et ce pays doit nous soutenir. »
— Chief Cadmus Delorme, Première Nation de Cowessess

Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)

En mai 2021, les restes de 215 enfants ont été découverts sur le site d’un ancien institut à Kamloops, en Colombie-Britannique. Ce nombre augmentera à mesure que de nombreuses Premières Nations d’un océan à l’autre poursuivront les recherches dans les anciens instituts à la recherche d’enfants disparus. La Première Nation de Cowessess a découvert 751 tombes non marquées sur le site d’un ancien institut.
Moyens employés par l’APN pour obtenir justice
Le plaidoyer et le rôle exercés par l’APN dans le recours collectif, qui a abouti à la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens (CRRPI) et à la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR), ont été le point de départ d’une meilleure compréhension du traumatisme intergénérationnel découlant des instituts résidentiels.
L’APN continue de faire pression pour que les responsables rendent des comptes et qu’ils prennent des mesures significatives qui permettront aux Premières Nations d’obtenir justice. Il s’agit notamment de continuer à réclamer la mise en œuvre de tous les Appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, de demander des recherches sur les anciens emplacements des instituts résidentiels, d’exiger des comptes pour les crimes commis et d’obtenir des excuses de la part du chef de l’Église catholique ici‑même au Canada.
Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)
Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR)
L’APN continue de faire pression pour que des mesures soient prises, conformément à la résolution 01/2015, Soutien à la mise en œuvre intégrale des Appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)
Église catholique romaine
Sa Sainteté le pape François a visité le Canada du 24 au 29 juillet 2022 et a prononcé des discours de pénitence devant les peuples autochtones. Il n’a pas dénoncé le rôle de l’Église dans la création de systèmes qui ont abusé spirituellement, culturellement, émotionnellement et physiquement des enfants des Premières Nations, des Inuits et des Métis et les ont tués, comme l’exige l’Appel à l’action 58
L’APN continue à axer son plaidoyer sur les besoins des survivants et à demander au pape qu’il répudie la doctrine de la découverte et le principe de terra nullius, qui sont à l’origine du processus génocidaire englobant les instituts résidentiels.
La visite papale fait suite à une délégation de l’APN qui s’est rendue au Vatican du 28 mars au 1er avril 2022. Lors de cette rencontre, le pape a présenté des excuses à l’ensemble de la délégation autochtone (Premières Nations, Inuits et Métis).
Cour pénale internationale
L’APN a demandé à la Cour pénale internationale d’enquêter, de tenir la Couronne impériale, le gouvernement du Canada et le Vatican responsables de leurs actions et de rendre justice au nom des familles des victimes et de la communauté internationale pour les crimes contre l’humanité qui ont été commis.

Plain Talk 6 | Instituts résidentiels (écoles)
Principaux organismes soutenant les survivants
Société des survivants des instituts résidentiels
(en anglais)
Située en Colombie-Britannique, l’Indian Residential Schools Survivors Society fournit des services, tels que des conseils et des services de santé et culturels, aux survivants des instituts résidentiels. Les survivants ayant besoin d’un soutien peuvent appeler la ligne d’écoute téléphonique nationale de Résolution des questions des instituts résidentiels au 1-866-925-4419.
Fondation autochtone de l’espoir (en anglais)
L’objectif de la Fondation autochtone de l’espoir est de renseigner la population canadienne sur les instituts résidentiels et de la sensibiliser aux séquelles de ces institutions en fournissant des outils pédagogiques et en organisant des consultations avec les survivants.
Société des chemises orange (en anglais)
L’Orange Shirt Society s’emploie à sensibiliser le public aux traumatismes intergénérationnels causés par les instituts résidentiels et à rappeler les expériences vécues par les survivants.
Réconciliation Canada (en anglais)
Réconciliation Canada axe ses efforts sur l’organisation d’ateliers et la sensibilisation de la collectivité en vue de faire progresser le dialogue sur la réconciliation.
Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations
La Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations lance des initiatives d’information et des campagnes de politique publique et fournit des ressources pour soutenir les communautés des Premières Nations et assurer le bien-être des jeunes et de leurs familles.
Centre national pour la vérité et la réconciliation
Le Centre national pour la vérité et la réconciliation tient à jour une base de données nationale sur le système des instituts résidentiels et fournit des ressources informatives aux Canadiens souhaitant en apprendre davantage sur les instituts résidentiels ayant existé dans l’ensemble du pays.
Fonds Gord Downie et Chanie Wenjack (en anglais)
Le fonds Gord Downie & Chanie Wenjack s’est donné pour mission de renseigner sur l’histoire des peuples autochtones et les séquelles des instituts résidentiels.
Tsow-Tun Le Lum Society (en anglais)
La Tsow-Tun Le Lum Society travaille avec les survivants des instituts résidentiels et fournit des services relationnels et un soutien culturel. Elle met aussi à la disposition des Autochtones en situation de crise ou ayant besoin d’un soutien une ligne téléphonique gratuite au 1-888-403-3123.