Plain Talk 13Rôles modèles
Plain Talk 13 | Rôles modèles
Chapter 1
Qualités nécessaires pour être un rôle modèle
Ce chapitre permettra au lecteur de mieux comprendre pourquoi les rôles modèles sont si importants. Il tentera d’expliquer la manière dont ces modèles aident à orienter les gens dans la bonne direction lorsqu’ils prennent des décisions à propos de leur vie. En effet, les rôles modèles sont source d’inspiration et fournissent du soutien au besoin, ainsi que des exemples sur la manière de vivre une vie heureuse et épanouissante. En observant les comportements, les décisions ou les actions d’un rôle modèle, les personnes apprennent à montrer des caractéristiques de personnalité et des traits moraux positifs. Les rôles modèles nous inspirent — s’ils sont capables, nous le sommes aussi.
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Qui sont les personnes qui incarnent des rôles modèles?
Les gens sont ce qu’ils sont. Certaines personnes sont célèbres. D’autres pas. Certaines personnes sont gentilles et font de bonnes choses. D’autres n’en font pas. Certaines personnes s’élèvent. Certaines ont de la difficulté.
Certaines de ces personnes — célèbres et moins célèbres, sympathiques et moins sympathiques — celles qui ont des ailes et celles qui n’en ont pas — sont parfois des rôles modèles.

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Les rôles modèles sont des personnes inspirantes qui suscitent l’admiration et qui sont respectées — elles possèdent des caractéristiques personnelles exceptionnelles. Ces caractéristiques couvrent un très large éventail de comportements, d’activités, d’attributs et de croyances sur les plans suivants :
- spirituel
- sens des valeurs
- lien avec la culture
- créativité
- sens artistique
- athlétique
- bienveillance
- générosité
- axé sur la réussite
- axé sur la communauté
- engagement en matière des droits de la personne
- travail acharné
- compétitif
- coopératif
- conscience sociale
- réussite professionnelle
- compositeur de chansons
- célèbre

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Les rôles modèles sont des personnes complexes possédant différentes combinaisons de caractéristiques personnelles.
Les rôles modèles peuvent avoir des effets puissants sur nous — comme motivateurs, guides, exemples et catalyseurs.
Les rôles modèles peuvent nous motiver et nous inciter à développer nos talents et nos capacités. Ils peuvent nous donner la force de relever des défis, de porter des fardeaux, de surmonter des obstacles. Ils nous donnent la force d’aller de l’avant, des ailes pour rêver en grand, et la confiance d’aspirer à plus.
Tout le monde, et pas seulement les jeunes, peut avoir un rôle modèle. Mais le même rôle ne convient pas à tout le monde. Puisque nous sommes tous des individus ayant des perspectives, des attitudes et des points de vue différents, aucune personne n’est susceptible d’être un rôle modèle pour tous.
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Indspire
De nombreux hommes et femmes puissants des Premières Nations sont considérés comme des rôles modèles et bon nombre de ces modèles ont été reconnus par Indspire.
Indspire est un organisme de bienfaisance enregistré dirigé par des Autochtones qui investit dans l’éducation des Autochtones pour le bien-être à long terme des bénéficiaires, de leurs familles, de leurs communautés et du Canada.
Vision : Enrichir le Canada en éduquant les Autochtones et en inspirant la réussite.
Mission : En partenariat avec des intervenants autochtones des secteurs privé et public, Indspire éduque, met en contact les peuples autochtones et les aide à atteindre leur plein potentiel.

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Indspire est dirigé par les Autochtones pour les Autochtones. L’organisme est au service des étudiants des Premières Nations, inuits et métis dans les communautés éloignées et les centres urbains du Canada.
Avec l’appui de partenaires financiers, Indspire décerne des bourses, offre des programmes et met des ressources en commun dans le but de combler l’écart en matière d’éducation autochtone.
L’Institut de la maternelle à la 12e année d’Indspire est un centre de ressources virtuel au service des éducateurs, des communautés et d’autres intervenants déterminés à améliorer la réussite des jeunes Autochtones de la maternelle à la 12e année.
Indspire est le plus important bailleur de fonds de l’éducation autochtone à l’extérieur du gouvernement fédéral : à ce jour, Indpsire a accordé 79 millions de dollars sous forme de près de 25 000 bourses d’études et de perfectionnement aux étudiants autochtones.
Chaque année, l’organisme présente les prix Indspire, au cours d’un gala diffusé à l’échelle nationale pour célébrer les succès remportés par les Autochtones.
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Rôles modèles
Voici quelques rôles modèles des Premières Nations. Cette liste n’est nullement exhaustive, mais elle donne une idée d’une partie de l’excellent travail accompli dans toutes les nations.
« Les rôles modèles sont des individus authentiques qui sont fidèles à leur identité. Ils donnent aux autres le courage d’aller au-delà de leur propre potentiel, ouvrant la porte à de nouvelles possibilités. »
— James Makokis, porte-parole national du Programme national de modèles autochtones

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Tapez ci-dessous pour accéder à la biographie des rôles modèles
Adam Beach
Grand Chief Edward John
Cindy Blackstock
Frederick G. Sasakamoose
William Commanda
Dr. Marie Ann Battiste
Norval Morrisseau
Reggie Leach
Taiaiake (Gerald) Alfred
James (Sakej) Youngblood Henderson
Tina Keeper
Chief Clarence Louie
Tomson Highway
Rose Marie “Tantoo” Cardinal
Allen Sapp
Daphne Odjig
Buffy Sainte-Marie
Graham Greene
Chief Billy Diamond
Rita Joe
Elijah Harper
George Manuel
Waubgeshig Rice
Mr. François Paulette
Leela Gilday
Shannen Koostachin
Waneek Horn-Miller
Romeo Saganash
John Kim Bell
Thomas George “Tommy” Prince
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Adam Beach, Adam Beach Film Institute, président et fondateur
Première Nation du lac Manitoba, Manitoba
Adam Beach est la preuve vivante que les jeunes Autochtones peuvent réaliser leurs rêves et changer le monde. Il a joué dans plus de 60 films et émissions de télévision. L’une de ses performances les plus mémorables a été celle d’Ira Hayes, un Amérindien Pima, dans Flags of Our Fathers (Mémoires de nos pères) (2006), réalisé par Clint Eastwood et mis en nomination aux Oscars. Comme beaucoup d’Amérindiens de nos jours, Adam Beach connaît les défis auxquels nous sommes confrontés en tant que premiers peuples de ce continent, mais il est déterminé à partager ses rêves et sa vision d’un avenir meilleur grâce au cinéma et à la narration d’histoires pour nos jeunes. Il enseignera tout ce qu’il sait grâce à son propre cours avancé d’art dramatique.
Adam Beach est né à Ashern, au Manitoba. Il est membre de la bande Saulteaux, et a passé son enfance avec ses deux frères dans la réserve de Dog Creek, au lac Manitoba.
« Je ne vais pas échouer. J’en ai marre d’échouer. J’en ai marre de voir notre peuple échouer. Je ne crois pas à l’échec. C’est ce que nous mettons dans nos esprits et dans nos cœurs qui compte pour réussir. Et le succès ne se mesure pas à l’argent gagné. Le succès n’a rien à voir avec le fait de posséder la plus grande maison du monde. Le succès, c’est aimer sa famille, prendre soin de son enfant. »
— Adam Beach
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Grand Chef Edward John (Akile Ch’oh)
Nation dénée, Colombie-Britannique
Le grand Chef Edward John est un chef héréditaire de la nation Tl’azt’en située sur les rives du Nak’al Bun (Stuart Lake) dans le nord de la Colombie-Britannique. C’est un dirigeant autochtone qui a consacré sa vie à la poursuite de la justice sociale et économique pour les peuples autochtones du Canada. Il a œuvré comme leader politique et chef de file en affaires et en développement communautaire autochtones.
Le Chef John est avocat depuis plus de 30 ans. Il détient un baccalauréat ès arts de l’Université de Victoria, un baccalauréat en droit de l’Université de la Colombie-Britannique et un doctorat honorifique en droit de l’Université du Nord de la Colombie-Britannique.
Le Chef John a assumé de nombreux rôles de leadership à l’échelle locale, provinciale, nationale et internationale. Il en est actuellement à son onzième mandat consécutif au sein du groupe de travail du Sommet des Premières Nations (exécutif politique), qui a pour mandat d’effectuer des tâches précises liées aux négociations sur les titres et droits ancestraux avec la Colombie-Britannique et le Canada et à d’autres questions d’intérêt commun pour les Premières Nations dans cette province. Ancien coprésident du Caucus des peuples autochtones d’Amérique du Nord, il a participé à l’élaboration de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones qui a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2007. Il a récemment terminé deux mandats de représentant de l’Amérique du Nord auprès de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones (janvier 2011 – décembre 2016). Il a aussi récemment terminé son mandat de 14 mois à titre de conseiller spécial sur la protection de l’enfance autochtone auprès du ministre de l’Enfance et de la Famille de la Colombie-Britannique avec la publication de son rapport final intitulé Indigenous Resilience, Connectedness and Reunification — from Root Causes to Root Solutions: A Report on Indigenous Child Welfare in British Columbia.
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Cindy Blackstock
Nation Gitksan, Colombie-Britannique
Cindy Blackstock travaille dans le domaine des services à l’enfance et à la famille depuis plus de 20 ans. Elle est la directrice générale de la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada (SSEFPN). Sous sa direction, l’Assemblée des Premières Nations a déposé une plainte auprès du Tribunal canadien des droits de la personne, accusant le gouvernement canadien de faire de la discrimination raciale envers les enfants des Premières Nations et leurs familles en fournissant un financement et des prestations inférieures à ce que reçoivent les autres enfants canadiens. Il s’agit de l’une des poursuites judiciaires les plus officiellement suivies de l’histoire du Canada, plus de 15 360 personnes et organisations y ayant prêté une attention particulière. Le principe de Jordan, une initiative visant à modifier les politiques afin que les services aux enfants des Premières Nations reçoivent un financement équitable a reçu l’appui officiel de plus de 10 623 Canadiens et organismes, ce qui en fait l’un des mouvements les plus largement soutenus dans l’histoire canadienne en ce qui a trait aux politiques touchant les enfants. Cindy Blackstock fait également partie d’une équipe qui soutient le Rêve de Shannen pour une éducation équitable.
Cindy Blackstock est en train de changer la perception des citoyens relativement aux Premières Nations et à la façon dont ils sont traités par le gouvernement. Après avoir joué un rôle de premier plan dans l’adoption d’une loi historique, le principe de Jordan — le principe de l’enfant d’abord — appliqué à la résolution des conflits de compétence concernant le soin des enfants des Premières Nations, elle dirige maintenant la cause la plus suivie de l’histoire canadienne (2016). Elle présente une cause devant le Tribunal canadien des droits de la personne contre le gouvernement canadien. L’objectif de Cindy Blackstock, quelle que soit la décision finale, est de mobiliser une masse critique de Canadiens en faveur de la protection de l’enfance des Premières Nations, et de mettre en lumière la discrimination actuelle envers les familles des Premières Nations en matière de santé et d’éducation au Canada pour influencer davantage les politiques nationales.
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Fredrick G. Sasakamoose
Première Nation Ahtahkakoop, Saskatchewan
Fred Sasakamoose a été le premier Autochtone et la première personne de la nation Crie visée par un traité à jouer pour la Ligue nationale de hockey (LNH) lorsqu’il s’est joint aux Blackhawks de Chicago en 1953-1954. Sa participation à la LNH a mené à la création d’activités récréatives pour les enfants de sa Première Nation Ahtahkkakoop, mais aussi dans toute la province et dans tout le pays. Il a été actif en matière de promotion et de développement de programmes sportifs pour les jeunes autochtones et non autochtones et a organisé et dirigé l’école de hockey Fred Sasakamoose. Il a fait partie du groupe de travail sur la diversité ethnique de la Ligue nationale de hockey où il a contribué à améliorer les possibilités des enfants défavorisés de participer à des loisirs. Il a été conseiller de bande dans la réserve Ahtahkkakoop pendant 35 ans et occupe actuellement le poste de sénateur à la Fédération des nations indiennes de la Saskatchewan. C’est un bénévole et un accompagnateur enthousiaste, un aîné qui œuvre à l’école communautaire, et qui demeure très engagé dans la communauté.
Frederick Sasakamoose a grandi dans la réserve indienne Ahtahkakakoop en Saskatchewan et a appris à jouer au hockey dans un pensionnat indien à Duck Lake. En 1953, il a été nommé joueur le plus utile de la Ligue de hockey junior de l’Ouest canadien.
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William Commanda
Algonquin, Quebec
Aîné, chaman, gardien des prophéties, historien, écologiste et maître canotier, William Commanda est décédé en 2011 à l’âge de 97 ans. Connu de tous sous le nom de Grand-père, il jouit d’une grande estime au sein de la communauté autochtone de l’île de la Tortue et partout dans le monde. Cet aîné vénéré a travaillé sans relâche pour promouvoir la gérance responsable de l’environnement, l’harmonie raciale et la compréhension culturelle. L’un de ses livres, Learning from a Kindergarten Dropout, contient des leçons et des enseignements pour nous tous. Grand-père Commanda a été honoré pour ses nombreuses réalisations exceptionnelles. Il est reconnu comme maître canotier et a construit plus de 75 canots en écorce de bouleau, dont un pour la reine Margrethe du Danemark. Il est titulaire d’un doctorat honorifique et a été nommé Officier de l’Ordre du Canada. Certains l’appellent le Dalaï-Lama de l’Amérique du Nord. Sa vision, qu’il a inlassablement défendue, a trait à la création d’un centre autochtone de guérison et de consolidation de la paix sur l’île Victoria, ancien lieu de rencontre de ses ancêtres dans la région de la capitale nationale du Canada.
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Dr. Marie Ann Battiste
Première Nation Mi’kmaq Potlo’tek du Cap-Breton
(Nouvelle-Écosse)
Marie Ann Battiste est reconnue à titre d’agente de changement, d’intellectuelle publique et d’experte de l’éducation. Chercheuse de renommée mondiale, elle a atteint le sommet en matière d’éducation, étudiant et enseignant dans les meilleures universités du monde. Elle est l’auteure de livres et d’essais qui ont inspiré la renaissance de l’éducation autochtone.
Avec quelques autres personnes, elle a jeté les bases des études autochtones en Amérique du Nord en élaborant des cours qui inspirent le respect du savoir, des enseignements, des langues et du patrimoine autochtones. Dans tous ses discours et écrits théoriques, ce sont les enseignements mi’kmaq qui ont guidé son apprentissage et ses réalisations.
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Norval Morrisseau
Ozaawaabiko-binesi, Ojibway Beardmore, Ontario
Aussi connu sous le nom d’Oiseau-tonnerre de cuivre et de Picasso du Nord, Norval Morrisseau était un grand chaman et un grand artiste. Sa mission a toujours été d’inculquer la fierté de son peuple, ce qu’il a fait en guidant des générations d’artistes en herbe vers un monde de couleurs et d’esprit puissants, incarnés dans les milliers de tableaux qu’il a créés pendant près de 50 ans. Il a présenté d’importantes expositions partout au Canada et dans le monde, notamment au pavillon des Indiens du Canada à Expo 67 et à l’exposition Magiciens de la Terre à Paris en 1989. En 2006, il est devenu le premier artiste des Premières Nations à présenter une exposition rétrospective au Musée des beaux-arts du Canada. Il est titulaire de plusieurs doctorats honorifiques, lauréat de la Médaille du centenaire du Canada, membre de l’Académie royale des arts du Canada et de l’Ordre du Canada. Il a été reconnu comme grand chaman des Ojibwés en 1986.
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Reggie Leach
Ojibwé, Première Nation de Berens River, Manitoba
Reggie Leach, premier joueur des Premières Nations à avoir atteint le statut de superstar au cours de 14 saisons dans la LNH, a été le premier joueur de la LNH à marquer 80 buts en une saison, y compris pendant les séries éliminatoires. Aujourd’hui, il est même le plus grand champion pour une génération qui est trop jeune pour se souvenir des jeux records de l’ailier droit et de sa frappe légendaire de 115 miles/heure. Ses réalisations ont inspiré des joueurs de hockey juniors et amateurs du monde entier. Il est membre du Temple de la renommée du hockey du Manitoba et du Philadelphia Flyers Hall of Fame. Il a reçu le Prix national d’excellence décerné aux Autochtones et l’Ordre du Manitoba, en plus d’être l’auteur d’un succès de librairie national avec son livre The Riverton Rifle: My Story by Reggie Leach, dans lequel il raconte comment, malgré la pauvreté, il s’est efforcé d’atteindre ses objectifs. Reggie est très fier de son travail aujourd’hui : il a le plaisir d’enseigner des techniques de hockey aux jeunes Autochtones et de parler des choix de vie positifs. Il dit : « Quel que soit votre choix, assurez-vous de vous l’approprier. Bon ou mauvais. Assumez vos responsabilités. »
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Taiaiake (Gerald) Alfred
Kaien’kehaka, Mohawks de Kahnawake, Québec
Dans le milieu universitaire, peu de gens se distinguent plus que Taiaiake Alfred. À 18 ans, souhaitant découvrir le monde, il s’engage dans les Marines des États-Unis et fait des missions en Asie et en Amérique centrale. À son retour, il s’inscrit à l’Université Concordia à Montréal et entreprend des études qui le mènent à l’Université Cornell à New York où il fait sa maîtrise et son doctorat. Auteur prolifique de centaines d’articles et de trois livres sur la gouvernance autochtone, dont le livre révolutionnaire Peace, Power, Righteousness: An Indigenous Manifesto (1999), Taiaiake Alfred est le directeur et le fondateur de l’Indigenous Governance Program de l’Université de Victoria, le premier programme d’études supérieures au monde à offrir une maîtrise et un doctorat en gouvernance autochtone. Par ses écrits, ses conférences, son travail communautaire et son enseignement, Taiaiake Alfred continue d’œuvrer pour un avenir meilleur pour les peuples autochtones du Canada.
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James (Sakej) Youngblood Henderson
Nations Chickasaw/Cheyenne, Saskatchewan
James (Sakej) Youngblood Henderson est un éminent avocat, homme d’État et stratège autochtone. En 1974, il a été l’un des premiers Amérindiens à recevoir un doctorat en droit de la Harvard Law School. Il est déterminé à faire en sorte que les modes de vie autochtones soient représentés dans la société. Son travail reflète sa conviction que les Autochtones doivent prendre leur place dans toutes les institutions pour s’assurer que leur voix, leurs aspirations et leur sagesse sont entendues.
Il est l’auteur d’ouvrages, d’articles savants, de comptes rendus de conférences et de rapports techniques qui ont fait l’objet de nombreuses publications et qui jouissent d’un immense respect. Il a été un membre clé de l’équipe qui a rédigé la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. M. Henderson a été conseiller auprès du ministre des Affaires étrangères et du Commerce international, membre de la Commission canadienne pour l’UNESCO, de la Commission internationale de juristes et de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies. Sous sa direction, le Native Law Centre of Canada de l’Université de la Saskatchewan est devenu un centre de recherche et d’études juridiques de renommée mondiale.
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Tina Keeper
Nation Crie Norway House, Winnipeg, Manitoba
Tina Keepers est crie, originaire de la Nation Norway House, et est maintenant productrice de médias installée à Winnipeg. Elle est présidente de Kistikan Pictures, une société partenaire de Buffalo Gal Pictures. Tina Keepers était auparavant comédienne, et est surtout connue pour son travail pour la série canadienne à succès North of 60. Parmi ses productions récentes, mentionnons le long métrage Road of Iniquity, le célèbre Royal Winnipeg Ballet, Going Home Star (2014) sur l’histoire des pensionnats indiens au Canada, The REDress Redress Project (2013), un court documentaire sur la question des femmes autochtones assassinées et disparues au Manitoba et la série dramatique d’APTN, Cashing In (2014) qui porte sur les grands enjeux des jeux au Casino de North Beach. La prochaine production de long métrage pour Kistikan est Through Black Spruce, basé sur le roman de Joseph Boyden, lauréat du Prix Filler.
Tina also served as a Member of Parliament for the federal riding of Churchill.
Tina has a BA Theatre from the University of Winnipeg and has trained at the Centre for Indigenous Theatre, the Banff Centre and the Sundance Film Institute
Tina currently serves as Chairperson of the board of trustees for the Helen Betty Osborne Memorial Foundation, member of the advisory Committee to Urban Shaman Gallery, the advisory committee to Red Cross Manitoba, Honourary Witness for the Truth and Reconciliation Commission, and is member of the Order of Manitoba, Canadians for a New Partnership, a recipient of an Aboriginal Achievement Award, a Gemini Award, 3 American Indian Film Festival awards for acting and producing, a 2014 Canadian Civil Liberties Association award for Public Engagement, was named ACTRA’s 2017 Women of the Year, and in June 2017, Tina will receive an Honorary Doctor of Letters from Wilfred Laurier University.
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Chief Clarence Louie
Bande indienne d’Osoyoos. Colombie-Britannique
Le Chef Louie comprend que le développement économique est la voie de l’avenir. Depuis 1985, année où il est devenu chef, il n’a cessé de mettre l’accent sur le développement économique comme méthode fondamentale pour améliorer le niveau de vie de son peuple. Sa bande est devenue une société à multiples facettes qui possède et gère de nombreuses entreprises prospères, notamment un terrain de golf, une entreprise de construction qui réalise des projets commerciaux et résidentiels à l’intérieur et à l’extérieur des réserves, une entreprise forestière, le plus grand vignoble privé du Canada, un dépanneur et une entreprise de location résidentielle et agricole. Sous sa direction, la bande continue d’augmenter ses revenus, de réduire ses besoins en matière d’aide sociale et d’avoir un taux de chômage pratiquement nul. L’un des projets les plus importants de la bande a été son terrain de camping écotouristique et son parc pour VR. Les flux de trésorerie générés par les entreprises aident à financer le Fonds de médicaments, le Programme de soins à domicile pour adultes, un complexe récréatif, un fonds d’éducation et un fonds de déplacement pour les patients. L’écologie demeure une grande priorité pour le Chef Louie, qui réserve 890 acres à la qualité de l’eau et à la protection des poissons et de la faune. Le Chef Louie a été reconnu pour son travail, a reçu de nombreuses distinctions honorifiques et a siégé à de nombreux conseils d’administration. Le magazine Maclean’s l’a décrit comme l’un des 50 Canadiens à surveiller.
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Tomson Highway
Cri, Première Nation de Barren Lands, Brochet, Manitoba
Lauréat de nombreux prix et décoré de l’Ordre du Canada, Tomson Highway a façonné le développement du théâtre autochtone au Canada et dans le monde. Ses pièces, dont Dry Lips Oughta Move to Kapuskasing, The Rez Sisters, The Sage and The Dancer and the Fool, ont été traduites en plusieurs langues, constituant ainsi une fenêtre sur la réalité autochtone canadienne pour le reste du monde. Tomson Highway a été écrivain en résidence à l’Université de Toronto, à l’Université de la Colombie-Britannique et à l’Université Concordia. Il s’est distingué à titre de librettiste du premier opéra en langue crie, The Journey of Pimooteewin. Il a aidé à mettre sur pied la Native Earth Performing Arts, la première compagnie de théâtre autochtone du Canada et a été directeur artistique pendant six ans. En plus d’être écrivain, il est également un musicien accompli. Fier fils d’un chasseur de caribou, né dans un territoire de piégeage isolé dans le nord du Manitoba, Tomson Highway est trilingue : il parle français, anglais et cri.
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Rose Marie “Tantoo” Cardinal
Métisse, Anzac, Alberta
Tantoo Cardinal est l’une des actrices autochtones les plus renommées du monde. Probablement surtout connue pour son rôle de Black Shawl dans Il danse avec les loups, elle a aussi joué dans plusieurs films et séries télévisées, dont Spirit Bay, Black Robe, Légendes d’automne, Le secret des cendres et North of 60. Elle insuffle chaleur et honnêteté à ses personnages. Sa force vient de son éducation métisse. Tantoo Cardinal a déménagé à Edmonton pour terminer ses études secondaires, où sa capacité de surmonter les railleries racistes et autres difficultés dans cette ville inconnue est devenue la base de la confiance et du charme qu’elle dégage maintenant sur scène et à l’écran. En 2009, elle est devenue membre de l’Ordre du Canada. Le 23 août 2011, elle a été l’une des nombreuses personnes arrêtées alors qu’elle manifestait contre le prolongement proposé du pipeline Keystone. Plus récemment, elle a interprété le rôle de Regan dans une production entièrement autochtone du Roi Lear de William Shakespeare au Centre national des Arts à Ottawa. Tantoo Cardinal a accumulé une longue liste de prix et détient un doctorat honorifique ès arts de l’Université de Rochester.
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Allen Sapp
Première Nation de Red Pheasant, Saskatchewan
Allen Sapp est né en 1928 dans la réserve de Red Pheasant, au sud de la ville de North Battleford. Sa mère a souffert de tuberculose et est décédée alors qu’il était adolescent.
Il a été élevé par ses grands-parents maternels, Albert et Maggie Soonias. En 1966, il rencontre le Dr Allan Gonor, ce qui marque le début de son succès commercial. Le Dr Gonor a reconnu le talent d’Allen. Sapp et l’a encouragé à peindre ce qu’il connaissait, soit la vie dans la réserve. Dans les années 1970, l’œuvre d’Allen Sapp était connue partout en Amérique du Nord et jusqu’à Londres, en Angleterre. La vision du Dr Gonor était de créer une galerie publique consacrée à l’art d’Allen Sapp grâce à un don de son épouse, Ruth Gonor. La Galerie Allen Sapp-Collection Gonor a ouvert ses portes en 1989 à North Battleford, en Saskatchewan.
Allen Sapp était en grande partie un artiste autodidacte. On dit qu’il travaillait « instinctivement », utilisant sa mémoire photographique, peignant les images qu’il voyait en esprit. Ses peintures racontent une histoire personnelle, mais beaucoup les ont appréciées pour leur capacité d’aller plus loin et de représenter une génération de Cris et de nombreux autres habitants des Prairies de la même époque. Son travail permet aux spectateurs de réfléchir aux difficultés du passé et de se souvenir de l’amitié et de la famille, ainsi que d’un mode de vie moins compliqué. Les peintures d’Allen Sapp représentent magistralement la culture des Premières Nations, l’élégance simple de la vie rurale et la beauté de la Saskatchewan.
Avant sa mort, Allen Sapp s’est rendu fréquemment à la galerie et a visité des écoles et a conseillé aux jeunes d’éviter les drogues et l’alcool. Il aimait beaucoup passer du temps avec les jeunes en leur montrant ses peintures et la vie du peuple cri, expliquant les anciennes coutumes. Il partageait les enseignements qui lui avaient été transmis par ses grands-parents, et il invitait les jeunes à chanter et à essayer son tambour. Ses visites se terminaient toujours par des moments d’amitié, les mains jointes, une danse en cercle au rythme du tambour.
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Daphne Odjig
Réserve indienne non cédée de Wikwemikong,
île Manitoulin, Ontario
Daphne Odjig ne s’attendait pas à poursuivre une carrière d’artiste, même si son talent s’est manifesté dès son enfance. Aujourd’hui, ses œuvres sont exposées dans des musées, des galeries et des collections d’art partout au Canada et dans le monde. Ce n’est que dans les années 1960, avec ses dessins à la plume et à l’encre du peuple cri du nord du Manitoba, que le monde de l’art l’a remarquée. Depuis, elle a participé à plus de 30 expositions individuelles et à plus de 50 expositions collectives. Ses œuvres font partie des collections de la Banque d’œuvres d’art du Conseil des Arts du Canada, du Musée canadien des civilisations, de la Tom Thompson Gallery, de la McMichael Canadian Collection et du gouvernement d’Israël. Daphne Odjig a reçu de nombreux honneurs, dont un doctorat honorifique ès lettres de l’Université Laurentienne, un doctorat honorifique en droit de l’Université de Toronto et a été décorée de l’Ordre du Canada.
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Buffy Sainte-Marie
Crie.Première Nation de Piapot, Saskatchewan
Buffy Sainte-Marie est une auteure-compositrice-interprète lauréate d’un Oscar. Elle a enregistré 15 albums et composé la musique de plusieurs films. Sa chanson Until It’s Time for You to Go a été enregistrée par plus de 200 artistes en 16 langues. Buffy Sainte-Marie a obtenu un baccalauréat en éducation, puis un doctorat ès arts de l’Université du Massachusetts. Elle a régulièrement été invitée à l’émission de télévision Same Street pendant cinq ans et a joué un rôle déterminant dans la création d’une nouvelle catégorie de musique autochtone dans le cadre des prix Juno. Elle a reçu l’Ordre du Canada et a été intronisée au Temple de la renommée Juno. Elle a gagné le prix Juno et le prix Gemini, est titulaire d’un doctorat honorifique de l’Université de Regina, de l’Emily Carr Institute of Art and Design, de l’Université Carleton, de l’Université Western, de l’Ontario College of Art and Design, de l’Université de la Colombie-Britannique. Elle enseigne l’art au Saskatchewan Indian Federated College et continue de travailler pour sa fondation Nihewan, pour l’American Indian Education et pour le Cradleboard Teaching Project.
Dans les années 1960, sa musique a été acclamée à l’échelle internationale lorsque sa chanson Universal Soldier est devenue l’hymne du mouvement pour la paix.
En 1964, elle a été nommée meilleure nouvelle artiste de l’année par le magazine Billboard. Elle a gagné un Oscar pour sa chanson Up Where We Belong.
En 2015, elle a reçu le Prix de musique Polaris.
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Graham Greene
Onneiout, réserve indienne des Six Nations,
Ohsweken, Ontario
Graham Greene est une légende dans le monde du théâtre et du cinéma autochtones. En tant que vedette avec Kevin Costner dans Danse avec les loups, Graham Greene a été en nomination pour les Oscars, adulé par des millions d’admirateurs dans le monde entier et est peut-être l’acteur autochtone le plus connu du monde. Il a joué dans Dry Lips Oughta Move to Kapuskasing de Tomson Highway et a remporté le Prix Dora Mavor Moore pour son interprétation de l’adorable Pierre St. Pierre. Il y a eu une période où il faisait des petits boulots lorsqu’il traversait le Canada en auto-stop et qu’il travaillait comme soudeur et ferrailleur. Il vendait des t-shirts quand Kevin Costner l’a appelé. Dans son rôle d’Oiseau bondissant, Graham Greene incarnait tout ce qui est bon dans la vie et l’expérience des Autochtones. Il a été salué par la critique et le public pour ses rôles dans Cœur de tonnerre, Die Hard 3, Maverick, et La ligne verte. Plus récemment, il est apparu dans The Twilight Saga: New Moon où il joue Harry Clearwater. En cours de route, M. Greene est devenu un modèle pour tous les Autochtones qui aspirent à une carrière sur scène et à l’écran.
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Chief Billy Diamond
Cri, Première Nation de Waskaganish, Québec
Il est difficile de visiter le Nord du Québec sans être touché par le travail de ce chef d’entreprise et leader politique cri. Vous pouvez prendre l’avion à bord d’Air Creebec, la compagnie aérienne qu’il a fondée, séjourner dans une maison construite par la Cree Construction Company Limited, qu’il a mise sur pied, ou passer chez Cree Yamaha Motors pour essayer un bateau. Son monde était sombre dans les années 1940 et 1950. Il y avait de la pauvreté, de la misère et des huttes de papier goudronné. Il a été élu chef dans les années 1970, juste à temps pour affronter le gouvernement du Québec au sujet du projet hydroélectrique de la Baie-James. Il a attiré l’attention des médias nationaux et internationaux pour mettre en lumière le sort des Cris et des Inuits du Nord; il s’est rendu aux Nations Unies pour défendre la cause autochtone; il a participé à la fondation du Grand Conseil des Cris du Québec pour aider à mener la lutte, devenant son premier grand chef. Billy Diamond a été le principal artisan et signataire cri de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. À la suite de ses interventions, le peuple cri a reçu 136 millions de dollars en espèces et en investissements en matière d’infrastructures, ce qui représente plus de 1,4 milliard de dollars au total.
Il est depuis longtemps chef de file du développement d’entreprises autochtones, fournissant à son peuple un outil essentiel pour atteindre son objectif d’autodétermination. Dans les années 1980, le Chef Diamond a négocié avec Ottawa au nom de l’Assemblée des Premières Nations pendant les pourparlers constitutionnels. Avec quelques autres, il est largement reconnu pour sa contribution à l’article 35, qui reconnaît les droits ancestraux des Autochtones et qui est finalement inscrit dans la Constitution. Homme profondément spirituel et sujet d’une biographie à succès, le Chef Diamond a été décoré de l’Ordre du Québec et a reçu le Prix national d’excellence décerné aux Autochtones en affaires et en commerce en 1997. Lorsqu’il est décédé le 30 septembre 2010, le Globe and Mail a dit que c’était un homme silencieux, mais quand il parlait, il faisait passer Darth Vader pour un agneau et les gens l’écoutaient.
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Rita Joe
Mi’kmaq, Whycocomagh, Cap-Breton, Nouvelle-Écosse
Rita Joe est connue sous le nom de poète lauréate du peuple mi’kmaq. Ses mots décrivent ce que nous sommes. Qualifier sa poésie de provocante ne lui rend pas justice. Il ne suffit pas de dire qu’elle exprime la douleur et la détresse de l’expérience autochtone. Ces descriptions laissent de côté l’espoir, la beauté et la compréhension du monde qu’elle dépeint et représente. Rita Joe avait la trentaine et était mère de huit enfants lorsqu’elle a découvert son talent pour l’écriture. Troublée par les stéréotypes autochtones qui remplissaient les livres que lisaient ses enfants, elle a pris un stylo. Je suis l’Indienne et le fardeau repose encore sur moi. Les gens l’ont écoutée. Ses livres ont été acclamés tant par la critique que par le grand public.
Membre de l’Ordre du Canada, Rita Joe est l’une des rares non-politiciennes à avoir été appelée au Conseil privé de la Reine pour le Canada, ce qui lui permet de jouir du titre d’honorable pour le reste de ses jours. L’honorable Rita Joe est un exemple réel de ce qu’il y a de meilleur chez nous.
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Elijah Harper
Cri, Première Nation de Red Sucker Lake, Manitoba
Dignité tranquille. C’est ainsi qu’Elijah Harper est perçu par les Canadiens. Lorsqu’il a prononcé le « non » ferme et éloquent qui a bloqué l’adoption de l’Accord du lac Meech à l’Assemblée législative du Manitoba en 1990, il a illustré l’influence politique croissante des Premières Nations partout au Canada. Plume d’aigle en main, il a invoqué le manque de participation adéquate des peuples autochtones au processus politique du Canada pour justifier le blocage de l’accord. Ses efforts lui ont valu des éloges et des félicitations : la Presse canadienne l’a nommé personnalité médiatique de l’année et il a reçu le Prix humanitaire Stanley Knowles. Il est devenu chef de la Première Nation Red Sucker Lake à l’âge de 29 ans. Il a été élu à l’Assemblée législative du Manitoba en 1981, où il a siégé pendant 11 ans. En 1986, il a été nommé au Cabinet à titre de ministre sans portefeuille responsable des Affaires autochtones et, en 1987, il est devenu ministre des Affaires du Nord du Manitoba. En 1993, il est revenu sur la scène nationale lorsqu’il a été élu député libéral de Churchill, la troisième circonscription en importance du Canada.
Il a été membre du Comité permanent des affaires autochtones et du développement du Grand Nord. En 1995, il a réuni 3 000 Autochtones et non-Autochtones à Hull, au Québec, dans le cadre d’une assemblée spirituelle, afin de trouver un processus spirituel pour résoudre les problèmes politiques. Il a reçu le Prix national d’excellence décerné aux Autochtones dans la catégorie fonction publique. Il a été nommé commissaire de la Commission des revendications des Indiens en 1999.
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George Manuel
Shuswap, Colombie-Britannique
George Manuel (1921-1989) a été l’un des plus importants dirigeants et visionnaires politiques autochtones de sa génération. Ami de Julius Nyerere, il a adopté sa doctrine d’autosuffisance pour la lutte autochtone et il a utilisé l’expression « quart monde » pour décrire la place des nations autochtones piégées dans les sociétés coloniales. George Manuel est né dans la communauté Secempemc de Neskonlith, où il a été élevé de manière traditionnelle par ses grands-parents. Il a été pour la première fois en contact avec la société blanche à la fin des années 1920, lorsqu’il a contracté la tuberculose de la hanche et a passé trois ans au Sanatorium indien de Sardis. La maladie l’a laissé avec une bosse qui est restée toute sa vie, mais elle n’a rien fait pour affaiblir son esprit. Jeune homme, il travaillait comme draveur sur la rivière et également comme organisateur pour la toute jeune Fraternité des Indiens de l’Amérique du Nord.
“Dans les années 1960, il a été coprésident du Conseil consultatif national des Indiens et dans les années 1970, il a été élu chef de la Fraternité nationale des Indiens, qui venait d’être créée et qui est l’ancêtre de l’Assemblée des Premières Nations. Il a ouvert le premier bureau de la Fraternité à Ottawa pour permettre aux peuples autochtones de s’exprimer en matière de questions nationales. En 1975, il a fondé le Conseil mondial des peuples autochtones, réunissant 250 représentants de plus de 30 nations autochtones des quatre coins du monde. En 1976, il est retourné en Colombie-Britannique pour se battre sur le terrain avec le « mouvement de son peuple » pour le titre et les droits ancestraux. Pendant le débat constitutionnel canadien en 1980, il a organisé le « Constitution Express », mouvement constitué de contestataires qui ont traversé le Canada jusqu’à Ottawa, et un « Express européen » qui a exercé des pressions à Londres et à Paris pour exiger que le titre et les droits ancestraux soient inclus dans les nouvelles conditions. En grande partie grâce aux efforts de George Manuel, l’article 35 a été intégré à la Loi constitutionnelle pour reconnaître « le titre et les droits ancestraux existants » au Canada. Au cours de sa vie, George Manuel a reçu de nombreux honneurs, dont un doctorat honorifique et quatre mises en candidature pour le Prix Nobel de la paix.
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Waubgeshig Rice
Anishinaabe, Wasauksing, Ontario
Waubgeshig Rice est journaliste de radio et télévision et auteur. Enfant, il était fasciné par les contes traditionnels anishinaabe et il a commencé à écrire ses propres histoires. À l’âge de 17 ans, il a passé un an en Allemagne dans le cadre d’un échange étudiant et, de retour chez lui, la rédaction de reportages sur ses expériences pour des journaux lui a donné le goût du journalisme. Il a obtenu son diplôme de l’Université Ryerson en 2002. Depuis lors, ses articles, essais et chroniques sont publiés dans plusieurs journaux et magazines nationaux. À titre de journaliste de radio et télévision, il a présenté des reportages de partout au Canada, produit des émissions radiophoniques sur des sujets d’actualité et animé et produit des documentaires télévisés pour la CBC. Midnight Sweatlodge est son premier recueil de fiction, qui a été publié en 2011 par Theytus Books.
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Mr. François Paulette
Déné Suliné, Première Nation de Smith’s Landing (Traité no 8), Territoires du Nord‑Ouest
François Paulette est devenu le plus jeune chef de la Fraternité des Indiens des Territoires du Nord-Ouest. En 1972, avec d’autres chefs, il a mis la Couronne au défi de reconnaître les droits ancestraux et issus de traités. Il a siégé au Comité de mise en œuvre des traités de la Fraternité nationale des Indiens, à la Commission de renouvellement de l’Assemblée des Premières Nations et au Comité consultatif autochtone de Parcs Canada. François Paulette a défendu farouchement les droits ancestraux et issus de traités pendant l’enquête Berger sur le gazoduc de la vallée du Mackenzie et lors de comparutions devant l’Office national de l’énergie. À titre de négociateur en chef de la Première Nation de Smith’s Landing, il a mis à profit sa formation en négociation suivie dans les écoles de gestion de Harvard et de Banff et a travaillé avec diligence pour conclure un règlement définitif en 2000. Il continue à travailler comme consultant et négociateur pour les autres Premières Nations, notamment la Première Nation dénée de Łutsel k’e, pendant qu’elles participent à la création du parc national Thaydene Nene.
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Leela Gilday
Dénée, Nation dénée, Yellowknife, Territoires du Nord‑Ouest
Auteure-compositrice-interprète captivante, Leela Gilday est une chanteuse passionnée et remplie d’émotions. Ses chansons reflètent l’essence de la vie des Dénés d’un point de vue urbain. Leela Gilday a de nombreux prix nationaux à son actif, notamment un Juno, un prix de la musique canadienne de l’Ouest, le prix de la meilleure vidéo musicale du festival Dreamspeakers ainsi qu’une bourse du Centre des arts de Banff. Ses tournées l’ont menée de Tokyo à Toronto en passant par Haida Gwaii. Parmi ses prestations phares on peut mentionner celles du Winnipeg Folk Festival et de la Fête du Canada sur la Colline du Parlement. Elle se produit avec son groupe de musiciens installés à Vancouver et les emmène en tournée.
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Shannen Koostachin
Première Nation d’Attawapiskat, Ontario
Shannen Koostachin was a proud Omushkego Inninu who led a movement for safe and comfy schools and quality, culturally based education for First Nations children. She knew just how hard it was to learn in an on-reserve school that was chronically under resourced. The only elementary school for the 400 children in her community was closed because thousands of gallons of diesel fuel had contaminated the ground under the school. The federal government put portable trailers on the play ground of the contaminated school. They were meant to be temporary but nine years later there was still no sign of a new school. Shannen never went to class in a proper school. The portables became more and more run-down.
“Après avoir entendu sa sœur Serena parler de la nécessité d’avoir une nouvelle école, Shannen a eu envie de s’impliquer dans cette cause. Quand ils en ont finalement eu assez, les enfants d’Attawapiskat ont lancé la Campagne de l’école d’Attawapiskat afin de prendre contact avec les enfants non autochtones des quatre coins du pays et leur demander d’écrire au gouvernement fédéral pour demander une nouvelle école. Des milliers d’enfants ont répondu à l’appel, et trois ministres des Affaires indiennes ont promis une nouvelle école pour ensuite revenir sur leur parole. Les enfants ont donc continué à écrire.
Quand le ministre des Affaires indiennes, Chuck Strahl, leur a écrit en 2008 pour leur faire savoir que le gouvernement fédéral ne pouvait pas financer une nouvelle école, les élèves de 8e année ont annulé leur voyage de fin d’année à Niagara Falls et ont remis les fonds à trois jeunes, dont Shannen, pour qu’ils puissent rencontrer le ministre et lui demander une nouvelle école. Lorsque celui-ci a répondu que le gouvernement n’avait pas les moyens de financer la construction d’une nouvelle école, Shannen ne l’a pas cru et lui a dit qu’elle ne baisserait jamais les bras parce que les enfants de sa communauté méritaient une véritable école. Shannen a discuté avec des milliers de personnes leur demandant de l’aider pour que tous les enfants puissent recevoir un enseignement de qualité et fréquenter une école confortable.
Elle était inspirante parce qu’elle parlait avec son cœur. En 2009, elle a prononcé un discours enflammé, à l’Université de Toronto, lors d’une conférence sur le droit à l’éducation organisée par les enfants d’Attawapiskat, à laquelle 500 autres enfants ont assisté. Elle a été en lice, à titre d’ambassadrice de tous les enfants d’Attawapiskat, pour le Prix international de la paix pour les enfants remis par les lauréats du prix Nobel. En mai 2010, Shannen Koostachin est décédée dans un accident d’automobile. Grâce au soutien de sa famille, de ses amis et de sa communauté, son rêve est devenu une campagne, qui porte son nom, afin que tous les enfants des Premières Nations de l’ensemble du pays puissent fréquenter des écoles « sûres et confortables » et recevoir un enseignement de qualité qui les rend fiers d’eux-mêmes. L’école devrait être une période de rêves. Chaque enfant le mérite.
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Waneek Horn-Miller
Mohawk, Territoire mohawk de Kahnawake, Québec
Waneek Horn-Miller a surmonté la discrimination, le doute de soi et un infâme incident de violence pour devenir l’une des plus inspirantes conférencières autochtones de l’Amérique du Nord. « Vous devez trouver ce qui déclenche votre motivation et recruter des gens pour vous aider et vous devez être dur avec vous-même. Regardez-vous dans le miroir et dites : “Finies les excuses! Je veux que mes rêves deviennent réalités et je veux commencer dès aujourd’hui. Jeune, franche et remplie d’espoir, de détermination et d’assurance, elle s’efforce de réparer les relations dysfonctionnelles entre les communautés autochtones et non autochtones par des changements sociaux et politiques. Elle a été grièvement blessée par un soldat canadien armé d’une baïonnette pendant la crise d’Oka en 1990. Et elle a utilisé cette expérience qui a changé sa vie pour alimenter ses rêves de participation aux Jeux olympiques.
Dix années plus tard, le rêve est devenu réalité lorsqu’elle a été nommée co-capitaine de l’équipe féminine canadienne de water-polo pour les Jeux olympiques d’été de 2000 à Sydney. C’est ainsi qu’elle a fait la couverture du magazine Time et a entrepris un travail visant à attirer les jeunes Autochtones vers l’enseignement supérieur en insistant sur le renforcement de l’estime de soi et l’équilibre entre les études et le sport. Waneek Horn-Miller voyage beaucoup, et partout, elle parle de ses expériences tant dans le milieu du sport qu’à l’extérieur de celui-ci. Elle travaille actuellement avec l’Assemblée des Premières Nations comme ambassadrice IndigènACTION, pour élaborer une Stratégie nationale autochtone en matière de sport, de condition physique et de bien-être. Elle est également coordonnatrice de la Maison des premiers peuples à l’Université McGill.
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Romeo Saganash
Cri, Waswanipi, Québec
En 1989, Roméo Saganash est devenu le premier Cri à obtenir un diplôme en droit au Québec. Sa première langue est le cri et il parle couramment l’anglais et le français. Entre 1990 et 1993, Roméo Saganash a été vice-grand Chef des Cris de la Baie James du nord du Québec. Avant son élection, il a été directeur des relations gouvernementales et des affaires internationales pour le Grand conseil des Cris. Il s’est présenté à la succession du chef du NPD, Jack Layton, ce qui fait de lui le premier dirigeant autochtone à avoir été candidat à la chefferie de l’un des principaux partis politiques du Canada.
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John Kim Bell
Mohawk, Territoire mohawk de Kahnawake, Québec
John Kim Bell est l’un des dirigeants autochtones les plus décorés du Canada et un leader et militant reconnu à l’échelle internationale en matière d’exploitation des ressources des Premières Nations et d’environnement. Né dans la réserve mohawk de Kahnawake sur la rive sud de Montréal, il a reçu de nombreux prix pour son travail inégalé à titre de philanthrope, notamment six doctorats honorifiques (Universités de Toronto, de l’Alberta, Lakehead, Mount Allison, Trent et Wilfred Laurier); il est également officier de l’Ordre du Canada et décoré de l’Ordre de l’Ontario. En 1988, il a reçu le prix de la Banque Royale pour réalisation canadienne, un prix canadien important assorti d’une somme de 250 000 $, et il a reçu trois médailles de la reine ainsi que de nombreuses autres marques d’honneur pour son travail innovateur.
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Thomas George "Tommy" Prince
Nation Ojibw’e, réserve de Brokenhead, Scanterbury, Manitoba
Tommy Prince est décédé le 25 novembre 1977, mais il a laissé son héritage en tant que l’un des soldats des Premières Nations les plus décorés du Canada, ayant fait la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée. Dans sa jeunesse, Tommy Prince était un tireur d’élite doté d’un talent exceptionnel pour le repérage. Adolescent, il s’est enrôlé dans les cadets de l’armée et s’est porté volontaire dans une unité de parachutistes d’élite. Tous les membres de cette escouade d’élite ont reçu une formation intense en tactique de camouflage, en combat au corps à corps, en utilisation d’explosifs pour la démolition, en guerre amphibie, en escalade et en combat en montagne, et comme skieurs militaires. Tommy Prince est devenu un éclaireur chargé d’aller dans les avant-postes et de rendre compte des mouvements de l’ennemi. En 1945, le sergent Prince a été convoqué au Palais de Buckingham, où le roi George VI l’a décoré de la Médaille militaire
“Il a été l’un des 59 Canadiens à recevoir la décoration Silver Star pendant la guerre et l’un des trois seulement à recevoir la Médaille militaire. Tommy Prince a été décoré neuf fois, ce qui représente le plus grand nombre de décorations pour un soldat autochtone pendant la guerre. En 1946, il a été élu président de la Manitoba Indian Association. En août 1950, il a rejoint les rangs de l’armée canadienne pour combattre avec les troupes des Nations Unies pendant la guerre de Corée. Tommy Prince a reçu la Médaille de Corée, la Médaille canadienne du volontaire et la Médaille du Service des Nations Unies. À la suite de l’accord d’armistice de la guerre de Corée, il est resté dans l’armée, travaillant comme instructeur pour les nouvelles recrues à Winnipeg, au Manitoba, jusqu’à sa démobilisation avec états de service honorables en 1953. Mais sa vie personnelle s’est détériorée et l’alcoolisme a pris le dessus, ce qui fait qu’il a passé ses dernières années pratiquement seul, vivant à l’auberge de l’Armée du Salut. Malheureusement, il a vendu toutes ses médailles pour subvenir à ses besoins. Celles-ci ont changé de propriétaire plusieurs fois avant d’être mises aux enchères. Son neveu Jim Bear a organisé une levée de fonds et a acheté les médailles pour les confier au Musée du Manitoba.






